Assemblée Générale de la Compagnie des Tiers-Lieux : ce sont les membres qui en parlent le mieux !

Le 31 mai dernier, les tiers-lieux des Hauts-de-France se sont retrouvés lors l’Assemblée Générale de leur réseau régional.

L’assemblée s’est tenue dans un lieu porteur de sens : le Familistère de Guise, un tiers-lieu avant l’heure.
Et le réseau a répondu présent ! Nous nous sommes vite retrouvé.e.s à l’étroit dans l’amphitéâtre avec 90  participant.e.s (adhérent.e.s, partenaires et curieux.ses). Si vous souhaitez vous replonger dans les échanges de cette journée, nous vous invitons à parcourir cet article « Assemblée Générale de la Compagnie des Tiers-Lieux : une AG délocalisée pour un réseau décentralisé ».

Pour revenir sur l’évènement, nous avons ouvert notre micro à Léa, Gaétan et Pauline, 3 membres de la Compagnie impliqué.e.s dans le réseau régional pour répondre à 4 questions. Et c’est en toute franchise qu’iels se sont prêté.e.s au jeu…

Avant tout, une petite phrase pour te présenter : Qui es-tu? Que fais-tu? Quelle est ton implication dans le réseau régional des tiers-lieux ?
 

Pauline : Je m’appelle Pauline Juvenez, j’ai une expérience de travailleuse sociale auprès de personnes adultes en situation de handicap et propose des ateliers d’arts plastiques adaptés dans les tiers-lieux. Au sein du réseau régional des tiers-lieux, je suis soucieuse du groupe de travail autour de l’utilité sociale des tiers-lieux. Je suis également Impliquée dans le réseau  au niveau des tiers-lieux dits inclusifs car je suis persuadée du potentiel des tiers-lieux dans la transformation de l’offre médico-sociale.

Léa : Je m’appelle Léa Kucheida et je suis tricoteuse de lien dans l’Avesnois. Je suis engagée auprès de différentes associations du territoire pour agir pour un mieux vivre ! C’est au travers du cercle territorial Avesnois-Thiérache que je m’implique à la Compagnie des Tiers-lieux, aux côtés d’incroyables habitant.e.s et militant.e.s!

Gaétan : Je suis Gaétan Homerin, je m’occupe de l’administration et aide au développement des associations l’ENVOL et le Passage à Niveaux. Nous menons des projets au croisement de l’inclusion de jeunes en rupture, des pratiques artistiques et culturelles et des transitions écologiques et solidaires.

Pour la compagnie, je suis référent du cercle territorial des Tiers-Lieux du Bassin minier du Pas-de-Calais et j’aime m’intéresser à ce qui se passe dans le réseau pour de la pair-aidance : partager nos problématiques présentes et passées, être à l’écoute de celles des autres, trouver des solutions !


Qu’as-tu pensé de l’organisation de l’AG dans le cadre du Festival Faire Autrement au Familistère de Guise ?

Pauline : C’est très chouette de pouvoir décentraliser l’AG dans les territoires, et qu’une bonne partie des adhérent.e.s se soient mobilisé.e.s. Au point de vue des liens avec le festival, c’est peut-être un peu dommage d’avoir eu peu “d’interactions visibles”, mais il s’agit peut-être d’un un manque de clarté du festival sur son propos et la manière dont on pouvait s’y intégrer.

Léa :Une organisation bien menée, joyeuse et au bon endroit (Le Familistère de Godin et de ses ouvriers était un lieu d’expérimentations et d’innovations sociales à la marge, encore très inspirant aujourd’hui !). Bravo pour vos idées toujours aussi chouettes pour créer du lien : l’idée d’affréter un bus de Lille, de se retrouver le midi pour partager un repas, la visite du familistère de Godin. Pour moi, ce festival Faire Autrement a un peu manqué d’ouverture et d’accessibilité (beaucoup d’entre-soi, manque de mixité… ). Cela ne remet pas en question la qualité des interventions, intervenants, mais pose question quant au fait que les tiers-lieux soient aussi des vecteurs de dynamique sociale et de coopération.

Gaétan : Le lieu était inspirant ! La tenue de l’AG à Guise place nos dynamiques dans une longue histoire d’innovation sociale qui n’a pas fini de s’écrire : comme Godin en son temps, nous avons le désir de faire autrement et collectivement.

Comment as-tu vécu l’AG ? Pour toi, était-elle aussi celle des cercles thématiques et territoriaux ? 

Pauline : L’AG est toujours un moment assez joyeux, qui permet de retrouver une bonne partie du réseau, ça rythme l’année de ce point de vue. Le format de revue de presse pour la présentation du rapport d’activité est dynamique et permet d’impliquer les participants, de recréer de l’interconnaissance aussi. En revanche, en ce qui concerne les cercles territoriaux et thématiques, je pense qu’on a peut-être manqué de clarté pour les personnes qui sont venues à l’AG sans connaître le fonctionnement de la Compagnie. Les référents auraient pu plus prendre la parole et expliquer leur rôle dans le cadre du projet régional, comment embarquer dans ces cercles, quelles sont les attentes et les enjeux de chaque groupe etc…,

Léa : L’AG, était une fois de plus, joyeuse, dans la rencontre, participative et coopérative… J’ai notamment apprécié la conférence de presse permettant des interactions et partage d’expériences entre les partcipant.e.s et donnant la parole à tous et toutes… A l’image de ce que souhaite la Compagnie du réseau régional, un réseau décentralisé. 

Après cela reste une AG d’association, et on a au final peu de temps pour évoquer les nombreuses actions réalisées en un an. Il faudrait plus de temps pour comprendre toutes les dimensions et enjeux de la structure et du réseau.

Gaétan : J’étais agréablement surpris de la forte fréquentation de l’AG (une cinquantaine de membres présents). La présentation du nouveau projet de la compagnie et de l’organisation en cercles territoriaux et thématiques était synthétique et méritera probablement d’être ré-expliquée à petite échelle, dans les cercles. Je pense que la place des membres des cercles est à approfondir, à requalifier pour d’avantage les impliquer et qu’ils et elles se sentent concerné.e.s et comprennent réellement les enjeux pour lesquels se mobilise la Compagnie….

Comment imagines-tu la prochaine AG ? As-tu un conseil à nous donner pour que nous puissions nous améliorer ?

Pauline :  Je pense qu’un temps de travail en cercles en complément de la présentation du rapport annuel, pourrait être assez chouette, penser un embarquement à ce moment ?On peut avoir confiance dans le fait que les adhérent.e.s soient prêt.e.s à se mobiliser pour l’AG, même hors de l’agglomération lilloise. Et l’année prochaine, j’adorerais qu’on fasse un blind test sur des thématiques de l’année qui émergent des tiers-lieux de la région ! 

Léa : Je l’imagine encore participative, joyeuse et peut-être au sein d’un lieu, moment, événement plus accessible à toutes et tous (allons chercher les foules, les institutions, “au stade bollaert!!!!” ça c’est une blague… mais en même temps… ). Plus sérieusement je l’intégrerais à un temps de rencontre des différents cercles thématiques et territoriaux… lors, peut-être, d’un temps bilan intermédiaire de l’année 2024-2025..?

Gaétan : La Compagnie est l’un des réseaux régionaux de Tiers-Lieux les plus importants à l’échelle nationale : c’est une force mais cela peut avoir pour effet pervers de créer une relation verticale entre le « cœur » du réseau et des membres récemment arrivés ou portant des projets de petite échelle. L’enjeu des AG c’est de remettre de l’horizontalité dans le réseau : des modalités d’animation permettant l’implication de tous les membres (à l’image de la conférence de presse) peuvent permettre à plus de membres d’avoir leurs espaces d’expression. 

Question subsidiaire : maintenant que tu as participé à l’AG du réseau régional, sais-tu ce que c’est qu’un tiers-lieu ?

Pauline : la définition exhaustive d’un tiers-lieu et sa recette ont été donnés lors de l’AG à Guise ! (non, ce n’’est pas vrai et c’est très chouette que l’on reparte avec des questions, les nôtres et celles qui émanent d’autres lieux).

Léa :  C’est un peu bateau et peut-être que tout le monde l’écrit mais pour moi ça reste avant tout une dynamique sociale donc… ça ne s’explique pas, ça se vit!

Gaétan : Je sais qu’il y a autant de définition du tiers-lieu que de tiers-lieux mais je ne sais pas si ça nous définit ;-).